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Des fourmis et des hommes

Métaconscience

Il y a quelques années, des scientifiques à la recherche de vie extraterrestre ont défini quatre capacités indispensables permettant de différencier ce qui est vivant de ce qui est inerte. Ces quatre facultés sont :

  • Exploiter des sources d’énergie
  • Se développer
  • Gérer des changements d’environnements
  • Apprendre de situations passées

Or, ces dernières peuvent être appliquées à des méta-organismes comme des fourmilières, des villages ou des multinationales. Prenons l’exemple d’une entreprise liée à l’industrie du tabac et passons-là au travers de ces quatre filtres pour voir ce qu’il en est. Pour créer ses cigarettes, le cigarettier est évidemment capable de gérer les énergies au sens large pour produire, transporter et distribuer ses produits à partir de matières premières. Quant au développement, les premiers cigarettiers ont été créé au milieu du 19 siècle à partir d’entrepreneurs logés dans leurs petites échoppes. Aujourd’hui, ces manufactures comptent une centaine de milliers de collaborateurs et une centaine de milliards de revenu. L’entreprise multinationale dont nous parlons peut supporter des changements environnementaux extrêmes comme remplacer rapidement sa direction générale, si celle-ci devait être décimée dans un crash aérien par exemple. Pour terminer, on remarque qu’elle a appris de nouvelles technologies par exemple en développant la cigarette électronique pour réagir aux milieux anti-tabac. Elle est donc capable d’apprendre de ses expériences passées et d’anticiper ses défis futurs.

Ces méta-organismes ressemblent à des méduses : leur organisation  est constituée de centaines de milliers de cellules-individus. Dans l’absolu, Internet avec ses cellules-internautes serait la forme la plus aboutie d’un supra-organisme. Or, si ces méta-organismes forment bien une structure assimilable à une forme de vivant, cela n’expliquerait-il pas l’existence d’une méta-conscience dont les fondamentaux seraient aussi bien la survie que la croissance ? Dans l’affirmative, l’inadéquation entre les buts de l’Humanité (protection, bonheur, connaissance, etc.) et les objectifs délétères de certains organismes (spéculation, pollution, conflits, etc.) n’est-elle pas le principal problème actuel de notre société ? La plupart des employés ou des citoyens n’adhèrent que peu aux objectifs de l’organisme auquel ils appartiennent ; seule la cupidité parvient à régler cette dissonance cognitive.